Comment dénoncer un maître qui maltraite son chien ?

Être témoin d’actes de cruauté envers les animaux peut être une expérience bouleversante. Savoir comment gérer correctement la situation peut sauver une vie et empêcher l’agresseur de nuire à d’autres victimes.

 

Qu’est-ce que la maltraitance des chiens ?

La maltraitance des chiens consiste à leur infliger gratuitement des coups, des blessures ou de fournir des conditions de vien indignes qui peuvent aller jusqu’à entraîner la mort de l’animal.

Elle peut être intentionnelle (coups de pied, brûlures, coups de poing, etc.) ou due à la négligence (privation d’eau, d’abri, de nourriture et de soins médicaux nécessaires).

Les combats de chiens sont une autre forme de maltraitance. Les chiens sont entraînés ou forcés à s’attaquer entre eux  dans des confrontations violentes au risque de se blesser gravement ou de mourir.

Comment reconnaître un chien maltraité ?

Outre le fait d’être témoin direct de la maltraitance, il peut être difficile de savoir quand il y a lieu de s’inquiéter.

Les éléments suivants sont des signes probants de cas de maltraitance envers les chiens :

Mauvais état corporel et traumatisme visible

L’animal a de gros nœuds et un pelage sale, des plaies ouvertes ou des blessures évidentes. Il semble être infesté de puces ou de tiques. Il est maigre et ses os sont clairement visibles.

Il peut boiter ou être incapable de marcher, ou avoir les yeux ou les oreilles congestionnés. Il est en détresse physique évidente et a besoin de soins vétérinaires.

Un animal battu présente aussi d’autres signes comme la peur des autres. Il ne montre aucune joie de vivre, baisse la tête, évite de regarder les humains, alors qu’il s’agit d’un comportement naturel pour toute animal de compagnie.

Manque de nourriture ou d’eau

Chaque fois que vous voyez le chien dans son jardin, vous remarquez qu’il n’a pas près de lui de la nourriture ou de l’eau ? Pis, il est attaché dans sa niche extérieure toute la journée et n’est jamais libre d’errer ?

En complément, il peut être agressif à cause de la faim et de la soif et/ou avoir un comportement léthargique durant la journée.

Absence d’abri

L’animal est confiné dans un endroit largement ou totalement exposé aux intempéries ou au soleil permanent.

C’est un autre signe qui prouve qu’il y a un cas de maltraitante. Cela est reconnue par la justice. En effet, en France, si un animal meurt après avoir été laissé seul dans une voiture en plein soleil, le propriétaire peut être accusé.

Manque d’hygiène

Des excréments ou des débris recouvrent la zone d’habitation de l’animal. Le chien semble toujours sale, comme s’il était à l’abandon et que personne ne s’occupait de lui.

Abandonné

L’animal est laissé dans une maison ou un autre endroit qui semble vide ou dépourvu d’activité humaine normale.

Si vous remarquez qu’un voisin a déménagé ou a cessé de se rendre dans une résidence où vous savez que des animaux vivent, soyez très vigilant. Certains chiens aboient et gémissent pour exprimer leur anxiété d’être laissés seuls, d’autres ne disent rien.

C’est malheureusement une situation qui survient. Les couples se séparent et ne veulent plus l’animal de compagnie et l’abandonnent. Dans mon dernier lotissement, cela est arrivé pour un chat, complètement abandonné sans prévenir personne.

L’animal est attaché ou en cage

Il a peu ou pas d’espace pour bouger ou est incapable de se tenir debout ou de se tourner. Les chiens abandonnés dans une cage et relégués au bout du jardin sont encore très nombreux en France… Ne confondez pas cette situation avec les bons maîtres qui laissent leurs chiens dormir dans un espace « chenil », mais qui leur offrent plein d’activités le reste du temps.

Présence de chaînes autour du cou de l’animal

Faites attention à tout ce qui peut être accroché autour du cou de l’animal. Une chaine constamment au cou du chien est souvent synonyme de maltraitance.

Signes d’un animal entraîné à se battre

C’est particulièrement fréquent chez les chiens de race de défense. Vous verrez peut-être des instruments de dressage, des tapis roulants, des perches à ressort dans le jardin.

Plus probablement, vous remarquerez des signes évidents de traumatisme, notamment des cicatrices, des plaies ouvertes, des infections et même des parties du corps manquantes, comme des oreilles ou des queues.

Le comportement de l’animal est anormal

Il peut être très agressif ou extrêmement timide, par exemple reculer, se cacher, mordre par peur, sans ou surtout avec son maître.

Trop d’animaux vivant sur une même propriété

Cela peut être un signe d’accumulation d’animaux. Il est courant de lire dans les journaux de telles situations. Des personnes en détresse psychologique adoptent des dizaines de chats et chiens et ne peuvent/veulent pas s’en occuper dignement.

Il arrive que des fondations, des associations ou la SPA recueillent chez une seule personne des dizaines d’animaux maltraités…

Actes de violence visibles

Il s’agit d’un maître ou de toute personne qui maltraite manifestement le chien en le frappant ou en lui jetant des objets, ou en le maltraitant physiquement de toute autre manière.

Aucune violence contre un animal n’est justifiée. Une personne qui maltraite un animal en public ou à la vue de tous fait probablement bien pire à l’abri des regards.

4 étapes pour aider un animal victime de maltraitance

La cruauté envers les animaux est illégale en France et constitue le plus souvent un délit. Si vous signalez un cas présumé de maltraitance de chien, l’organisme qui intervient est tenu d’enquêter.

Si vous assistez à une maltraitance d’un chien, ne supposez pas que quelqu’un d’autre va s’occuper de la situation. Les animaux ne peuvent pas parler pour eux-mêmes ; c’est à vous de parler pour eux.

1 – Soyez prêt

La plupart des municipalités ont un service local de contrôle des animaux, un refuge pour animaux ou une société protectrice des animaux (SPA) qui est chargé d’enquêter sur les actes de maltraitance.

Effectuez une recherche en ligne pour identifier l’agence de votre région et programmez son numéro dans votre téléphone portable. Ainsi, vous serez toujours prêt à signaler un cas de maltraitance.

Vous pouvez également appeler :

• la mairie,
• la gendarmerie dans la ruralité ou la police municipale dans les grandes villes,
• tout autre service compétent de votre ville.

Malheureusement, certains de ces services, y compris les fortes de l’ordre, peuvent avoir un accueil déplorable. Cependant, persévérez en essayant un autre service. Ce n’est pas un c… qui doit condamner indéfiniment un chien à de la maltraitance.

2 – Réagissez vite

Si vous êtes témoin ou si vous soupçonnez une maltraitance envers un chien, parlez-en rapidement ! Si vous ne vous sentez pas en sécurité pour intervenir directement dans une situation, appelez la gendarmerie.

Il est essentiel de contacter les forces de l’ordre lorsqu’une situation de maltraitance se présente devant vous (exemple : un chien tapé dans la rue). Elle peut parfois faire partie d’un scénario en cours qui peut également inclure des violences contre des personnes.

Si vous êtes en voyage ou dans une ville qui ne vous est pas familière, vous pouvez chercher le service de police local.

Si le cas de maltraitance est plutôt continue (exemple : chien attaché et abandonné dans son jardin), une fondation ou des associations sont un contact efficace. Une photo en guise de preuve peut les convaincre d’enquêter un peu sur votre signalement.

3 – Documentez les détails

Donnez à l’agent le plus de détails possibles sur la situation : lieu, date, heure, description des personnes et des animaux impliqués.

La documentation vidéo et photographique, même sur un téléphone portable, peut appuyer un dossier juridique. Donnez le nom d’autres personnes qui ont pu être témoins de l’incident.

Néanmoins, ne jouez pas au détective et ne commettez pas de délit pour en dénoncer un ! Ainsi, n’entrez pas dans une maison ou un jardin pour prendre des photos. Respectez le code pénal.

4 – Préparez-vous à témoigner

Même si vous pouvez rester anonyme, le dossier juridique sera beaucoup plus solide si vous êtes prêt à vous identifier et à témoigner de ce que vous avez vu. Un témoin est essentiel pour constituer un dossier solide, susceptible d’être poursuivi.

L’importance des preuves pour dénoncer

Comme indiqué précédemment, vous devez coopérer autant que possible avec la police ou l’association de protection des animaux auprès de laquelle les faits sont rapportés. Il est conseillé de témoigner et de fournir le plus de preuves possibles. Cela facilitera le processus de sanction. Sans preuve, il est très difficile de faire aboutir la plainte.

Des blessures physiques sont faciles à constater pour un vétérinaire, mais une maltraitance psychique ou un abandon est plus difficile. Or, un procureur a besoin de preuves.

Bien qu’il existe une loi qui protège les animaux contre les mauvais traitements, les procédures pour la faire appliquer sont régulièrement inefficaces et lentes. L’accès au domicile où l’infraction est constatée est compliqué, car une ordonnance du tribunal est nécessaire et difficile à obtenir.

L’enlèvement du chien pour le mettre dans un refuge, qui devrait être effectué dans la plupart des cas de maltraitance, est compliqué. D’un point de vue juridique, l’animal est toujours considéré comme une propriété privée et il n’est pas toujours possible de prouver la maltraitance facilement, encore plus si votre interlocuteur à la justice se fiche de l’affaire…

. C’est pourquoi il est essentiel que vous déposiez une plainte et que vous témoigniez.

Le travail des forces de l’ordre consiste ensuite à enquêter en détails sur les activités suspectes. Votre rapport, même s’il n’est pas « complet », est une preuve utile qui les aidera à déterminer les faits et peut les motiver à mener plus de recherches.

Le propriétaire peut-il aller en prison pour avoir maltraité son chien ?

En France, le maître et toute autre personne qui commet ce crime est passible d’amendes et d’emprisonnement.

Ainsi, toute personne qui cause des blessures malveillantes, pratique des agressions sexuelles sur des animaux, sera condamnée à une peine allant jusqu’à 2 ans de prison et à une amende de 30 000 euros.

La prison reste rare, sauf cas exceptionnel. Les amendes sont cependant courantes.

De plus, votre principale victoire n’est pas forcément la mise en prison de l’idiot qui tape son chien, mais du retrait de son chien pour qu’il découvre ce qu’est une famille aimante ainsi qu’une interdiction pour le propriétaire de détenir un futur animal de compagnie.