De tous les problèmes de comportement canin, le plus pénible est peut-être le chien qui aboie lorsqu’il est laissé seul. Les cris incessants et les gémissements sont une source d’irritation pour ceux qui vivent aux abords, pour le maître qui ne sait comme solutionner le problème et pour le chien qui exprime un mal-être, de la peur…
Néanmoins, tous ces aboiements ne signifient pas la même chose. Il est important de déterminer lequel ou lesquels décrivent votre chien ; une mauvaise lecture du chien peut entraîner l’échec de l’extinction du problème.
Une race génétiquement prédisposée
Pratiquement tous les terriers et de nombreux petits chiens, en particulier les Maltais, les Caniches et les Schnauzers miniatures, sont connus pour être de grands aboyeurs.
Ces races ont été préprogrammées pour aboyer aux mouvements ou aux bruits sur leur territoire. Ces aboiements d’alarme sensibles, autrefois conçus pour alerter le fermier du renard dans le poulailler, annoncent maintenant que le téléphone sonne, que les voisins sont à la maison ou que l’ascenseur est arrivé…
Pour faire stopper ces aboiements quand ils sont seuls, ils doivent être entraînés à limiter leurs cris au quotidien. Une bonne solution est de leur apprendre à aboyer sur commande pour obtenir le contrôle ; vous pouvez l’allumer ou l’éteindre à vos ordres !
Cet apprentissage n’est pas fait pour les pousser à aboyer, mais pour réussir à obtenir des aboiements appropriés. Trouvez un endroit ou un moment convenable où le chien jappeur peut aboyer à cœur joie.
Le mâle Alpha/Territoriale
Les aboiements de domination sont le plus souvent faits par des mâles non castrés et/ou des chiens des races de bergers. Ils croient qu’ils protègent leur cour, leur maison et leur « espace aérien » général contre les intrus tels que le facteur, un écureuil, un chien de passage ou un voisin.
La stérilisation peut enlever le côté surprotecteur et/ou territorial du chien. Le fait de bloquer la vue du chien sur les limites de la propriété (palissade au lieu d’une clôture grillagée) et de l’empêcher de patrouiller la zone autour de la porte d’entrée ou du porche avant peut aider à réduire l’aboiement du propriétaire absent.
Surveillez attentivement ce type de chien ; ne lui permettez pas d’aboyer sur les passants lorsque vous êtes à la maison. Si vous ne pouvez pas le faire taire quand vous êtes là, vous ne pouvez pas vous attendre à grand-chose quand vous ne l’êtes pas. Certains maîtres apprécient l’utilisation d’un collier anti-aboiement ou d’un collier de dressage pour arrêter ces types d’aboiement.
L’aboiement exigeant
Votre chien peut aussi aboyer car il ne veut pas être seul et réclame votre présence. Il se tient à la porte et vous ordonne de retourner jouer avec lui. Cet aboiement n’est pas à confondre avec la peur ou l’anxiété.
Les dispositifs comme les colliers anti-aboiement et les jouets avec des friandises dedans (voir les jouets Kong) fonctionnent bien pour calmer les exigences de ce toutou directif.
Le chien s’ennuie
Les chiens sportifs, les chiens de chasse et les chiens de troupeau étaient élevés pour travailler toute la journée. De nombreux retrievers, pointeurs, setters, collies et autres se retrouvent aujourd’hui tristement sous-exercés, surtout dans l’environnement urbain.
Ces chiens ont besoin d’être occupés. Sinon, l’ennui se transforme en aboiements (sans parler de mâcher tout ce qui traîne dans la maison, de faire les cent pas et de creuser dans le jardin). La plupart de ces races ont besoin d’au moins deux heures d’exercices par jour.
Si vous partez pour une longue période de temps (plus de six heures), une heure de jeux et d’activités physiques stimulantes est obligatoire. Vous devriez laisser derrière vous un chien haletant et complètement épuisé lorsque vous partez pour la journée. Leur offrir un jouet Kong ou même, lui apprendre à jouer seul avec lance-balles, est une bonne idée pour les occuper en votre absence.
Le chien craintif et anxieux
Le comportement craintif se remarque souvent sur des petites races, même s’il y a des exceptions. J’ai rencontré cette situation avec ma deuxième chienne, Mookie. Elle se mettait à hurler dès que je quittais la maison. Si elle est aujourd’hui plus calme quand elle reste avec Jodie, des aboiements intempestifs surviennent parfois quand je pars avec Jodie et la laisse vraiment seule.
Les antécédents de ces chiens peuvent inclure le chouchoutage et la surprotection, le manque de socialisation ou l’isolement. Un changement d’environnement est aussi une cause fréquente.
Ces chiens souffrent d’anxiété de séparation lorsqu’ils sont laissés seuls, même pour de courtes périodes. Mâcher, aboyer, salir la maison et creuser aux portes ou aux appuis de fenêtre sont quelques réponses typiques.
La majorité de ces chiens ont besoin d’être bien socialisés avec le monde qui les entoure. Le travail d’obéissance avec beaucoup d’éloges renforce la confiance, donnant un chien plus stable et avec une meilleure capacité à faire face.
Changements environnementaux pour réduire au minimum l’absence du propriétaire
Le chien anxieux peut se sentir moins stressé lorsqu’il est seul à la maison s’il est confiné dans un grand chenil, soit un enclos en plastique moulé, soit une cage en fil métallique recouverte d’une toile ou d’une nappe.
Avec moins d’espace, un panier et un jouet à mâcher, beaucoup de chiens s’apaisent et se calment.
Un mot d’avertissement concernant les chiens ayant de graves problèmes d’anxiété (cela arrive avec des chiens issus de refuges ou ayant vécu un traumatisme) : certains chiens peuvent s’effondrer dans une cage ; ils trembleront, baveront, se débattront et auront un comportement de fuite extrême.
Dans ces cas, vous devez demander l’avis d’un comportementaliste animal expérimenté (pas celui qui a juste lu un livre, ouvert un compte Facebook et s’autoproclame super dresseur) pour concevoir un programme d’apprentissage sur mesure pour le chien.
Mise en place de bonnes habitudes pour stopper les aboiements
Gardez le chien dans la partie la plus calme de la maison. Un chien avec des problèmes de comportement n’a pas « mérité » d’aller partout dans la maison, surtout s’il aboie pour montrer son mécontentement ou sa domination.
Gardez les rideaux et/ou les stores fermés s’il aboie sur la rue. Avec Mookie, je fermais les rideaux de la baie vitrée (car elle aboyait sur les passants, les voitures et les oiseaux…) et laissais ceux des fenêtres ouverts pour qu’elle ait de la luminosité.
Un environnement plus sombre a un effet calmant sur la plupart des chiens. De plus, il n’y a aucun stimulus visuel pour provoquer le chien territorial ou l’ennui.
Laissez la radio ou la télévision allumée sous forme de bruit blanc. Dans de nombreux foyers, la chaîne stéréo, la télévision et la radio sont allumées du matin au soir tant que quelqu’un est à la maison. Imaginez à quel point le silence est « fort » quand tout le monde est parti et que le système de sonorisation est éteint !
Au-delà du masquage des bruits extérieurs, laisser la chaîne stéréo/TV/radio allumée donne l’aspect sonore de votre présence. Je vous recommande d’éviter certaines chaînes, notamment celles sur les reportages animaliers ou avec de la musique car certaines images ou certains sons peuvent faire aboyer l’animal.
En partant, donnez au chien un jouet à mâcher. Ce jouet devrait être quelque chose de spectaculaire – un os de bœuf stérilisé farci, un savoureux os en cuir brut noué à base de bœuf ou un Kong farci. J’aime aussi les bois de cerf qui peuvent se ronger pendant des heures.
Donnez-le au chien en partant ; frottez-le entre vos paumes plusieurs fois avant de partir. Non seulement c’est une tactique de diversion, mais c’est aussi une bonne raison de se retrouver seul, car c’est la seule fois où la « chose la plus merveilleuse au monde » apparaît !
Si vous avez essayé tout ce qui précède et que vous trouvez encore des notes de vos voisins se plaignant d’aboiements, vous devez désensibiliser le chien à vos départs avec des « aboiements ». Les réglages prennent du temps ; une progression lente et progressive est une partie nécessaire du programme. Soyez prêt à utiliser un long week-end ou des vacances pour le programme.
Tout d’abord, imitez votre routine quotidienne de départ. Vous mettez habituellement du maquillage, cherchez des clés, des gants, emballez un sac de gym ou jetez les ordures ? Faites croire au chien qu’il s’agit d’un départ comme les autres départs quotidiens.
Deuxièmement, tout en lui donnant son jouet spécial d’adieu, regardez-le dans les yeux et dites-lui d’une manière ferme et réaliste de se taire jusqu’à votre retour. S’il vous plaît, pas de scènes émotionnelles interminables ; pas de supplications, de caresses prolongées ou de grands discours. Cela ne servirait qu’à charger émotionnellement la situation et à stresser davantage le chien.
Partez pour une courte période de temps. Juste une minute ou deux pour commencer. Par exemple, descendez un étage et remontez par l’escalier ou allez regarder le panneau d’informations de la commune.
Si le chien n’a pas aboyé, revenez et félicitez-le doucement. Si vous l’entendez aboyer, marquez le comportement par un coup sec sur la porte avec un objet solide comme un porte-clés en laiton et recommencez le chronométrage. Chaque fois que le chien aboie, tapez sur la porte et remettez la minuterie à zéro. Cela peut prendre une demi-heure pour obtenir 1-2 minutes de silence. Quand vous le ferez, allez-y et félicitez-le. Laisser agir 15 à 30 minutes plus tard et répéter l’opération.
Le but, bien sûr, est de pouvoir s’éloigner pendant des périodes de plus en plus longues sans avoir à corriger le chien pour aboyer. Le temps d’absence doit être réparti en petits intervalles. Fixez-vous des objectifs ( 5, 10, 15 minutes) et retournez à l’intérieur et félicitez le chien s’il est resté silencieux pendant le temps fixé. Le silence doit être loué. Un comportement approprié doit être reconnu.
La plupart des chiens qui peuvent rester silencieux pendant 2 heures peuvent rester silencieux pendant une journée de travail de 8 à 10 heures. Les problèmes d’aboiement sont rarement résolus en une journée.
Les aboiements peuvent être fastidieux à corriger, mais ils s’arrêtent habituellement si vous prenez le temps de correctement corriger ce comportement. Faites savoir à vos voisins que vous n’ignorez pas leurs plaintes, que vous comprenez leur malaise et que vous prenez des mesures pour corriger le problème. Très souvent, ils vous lâcheront un peu s’ils savent que leurs plaintes ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd.
Editeur de sites dans la vie pro, papa de cette magnifique Jodie et de sa soeur Mookie dans la vie perso !